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l humeur de volavoil
3 août 2009

Quand Carl, un grincheux de 78 ans, décide de

01Quand Carl, un grincheux de 78 ans, décide de réaliser le rêve de sa vie en attachant des milliers de ballons à sa maison pour s'envoler vers l'Amérique du Sud, il ne s'attendait pas à embarquer avec lui Russell, un jeune explorateur de 9 ans, toujours très enthousiaste et assez envahissant... Ce duo totalement imprévisible et improbable va vivre une aventure délirante qui les plongera dans un voyage dépassant l'imagination.

SPOILER ALERT !










Tel le Woody Allen que j'attends avec autant d'excitation qu'un chien attendant le facteur, le nouveau Pixar est pour moi le moment cinématographique le plus important de l'année. Suivant un parcours sans faute ou même les productions les plus faibles sont teintées de merveilleux, le cru de cette année respire le grand air et les grands espaces.

04Encore une fois, Pixar va à contre courant des autres productions 3D des majors hollywoodiens. Et tout débute mal... Février 2008, Pixar annonce que son prochain film "UP" racontera l'histoire d'un homme de 78 ans en quête d'aventure. Il n'en faut pas moins pour que l'action Disney chute d'un coup. Damned se disent les investisseurs! Un film avec un vieux??? Mais personne ne voudra voir ça! Rappelons à ces chers peigne-culs que chaque Pixar ramène environ 300 Millions de dollars rien qu'aux Etats Unis et que le département d'animation sans eux ne ferait que vendre des direct to dvd de Pocahontas 5 etc...Mais c'est vrai, il faut être un peu fou pour écrire une histoire comme ça, mélangeant une maison volante, des chiens pilotes d'avions, un dirigeable au fin fond de l'Amérique du sud... Mais imaginez un peu... Ces héros dont le jeune Karl est fan nous ont livré dans les années 30 des films d'aventure incroyables et un peu fou. Aujourd'hui les films d'aventures ne regardent plus le passé et s'intéressent à des armes biologiques, des robots se transformant en grille pain, etc ( Et le premier qui me dit "et le dernier Indy, c'était quoi ? De la merde en branche ?", je lui répondrais oui). Pixar et Pete Docter reviennent aux fondamentaux du film d'aventures telle que pouvait le concevoir nos grands parents.

03Nonobstant les conventions, Up est une histoire d'amour que l'on ne verra pas naître tout au long du film, mais que l'on verra mourir dès le début. En effet en l'espace de 10 minutes nous rencontrons Karl et Elie enfant, rêvant tout les deux d'aventures. Puis dans un montage au rythme d'une valse, la vie de ce couple nous est montré avec une justesse atteignant tout simplement le sublime. L'amour, le mariage, les moments quotidiens, puis l'enfant qui ne viendra jamais, s'ensuit ce voyage rêvé qui ne viendra pas non plus car rattrapé par la réalité de la vie qui fait que la société empêche l'aventure. Puis le moment tragique où, s'apercevant du déclin de sa femme (superbe scène de la colline faisant écho à celle du début où Karl n'arrivait pas a monter la colline mais était poussé par Elie) Karl achète les billets d'avion du voyage de leur vie... Mais trop tard, le temps a donné le coup de pinceau final au tableau de la vie d'Elie, laissant Karl dans une maison vide remplie de souvenirs. Voila, en l'espace de 10 minutes nous pleurons sur le destin de ces personnages alors que nous ne les connaissions même pas. Rare sont les cinéastes capables de nous attacher à des personnages en si peu de temps.

02Puis l'aventure commence! Des larmes nous passons aux rires. Karl décolle dans sa maison volante pour atteindre l'endroit rêvé par sa femme accompagné par un scout aventurier! Voila, ça c’est de l’aventure. Une aventure comme seul Cervantes, ou dernièrement Pynchon (Dont Up a beaucoup de ressemblance) sont les seuls capables d'écrire. Dans un rythme inouï, avec des personnages haut en couleur, Docter vous accroche au siège pour seulement vous laisser les mains libres quand vous vous tiendrez les cotes à la première rencontre de Doug, ou quand vous chercherez un kleenex quand Karl lira les derniers mots écrits par Elie. Les gags sont d'une inventivité folle, les moments d'émotions palpables... Bref du grand cinéma. Mais tel un tableau flamand, pour qu'une oeuvre soit réussie, il faut un sacré coup de pinceau. Et si il y a bien une chose que savent faire les magiciens fous de Pixar, c’est mettre en couleurs les tableaux. A croire que se sont les seuls à s'intéresser à la lumière et à la profondeur de champ (qui devient plus large au fur et a mesure que Karl avance). Les lumières sont fantastiques et certains plans méritent d'être étudiés de près (un de mes préférés reste celui de Karl tirant sa maison seul au crépuscule).

Parler de Up reviendrai à écrire un roman et à analyser chaque plan, aussi j'arrête ma critique là afin de vous laisser découvrir ce film qui nous donne l'impression d'être revenu aux prémices du cinéma, nous faisant découvrir des contrées inédites et vivre une aventure sans égal.

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